La mer Méditerranée est confrontée à d’importants défis environnementaux. Le changement climatique, le tourisme, le transport maritime et les projets énergétiques — y compris les parcs éoliens en mer et l’exploration pétrolière — exercent une pression croissante. Ces activités ne s’arrêtent pas aux frontières nationales, et les réponses pour y faire face ne devraient pas non plus s’y limiter.
La mer Méditerranée peut séparer des continents, mais elle peut aussi rassembler les pays et les organisations. Du 28 au 30 mai, des représentants de 13 pays méditerranéens, d’organisations internationales et d’institutions financières se sont réunis à Portorož, en Slovénie, pour tracer ensemble un avenir plus coopératif et durable pour l’écosystème marin partagé de la région.
Cette rencontre a marqué la deuxième réunion sous-régionale sur les évaluations environnementales dans un contexte transfrontalier, organisée par la Slovénie dans le cadre de deux instruments internationaux : la Convention d’Espoo sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement dans un contexte transfrontière et son Protocole relatif à l’évaluation stratégique environnementale (ESE), ainsi que la Convention pour la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée (Convention de Barcelone).
« Dans une mer aussi fréquentée et interconnectée que la Méditerranée, l’action conjointe n’est pas un choix — c’est une nécessité », a déclaré Tanja Bolte, directrice générale au ministère slovène de l’Environnement. « Cette réunion envoie un message clair : les pays sont prêts à agir ensemble, pas seulement à discuter. »
Au cœur des discussions figuraient les évaluations d’impact sur l’environnement (EIE) et les évaluations environnementales stratégiques (EES) — des outils concrets et éprouvés qui aident les gouvernements à évaluer et à atténuer les conséquences environnementales de projets à grande échelle avant leur mise en œuvre.
La réunion a mis en lumière des études de cas concrètes, notamment les efforts de la France et de l’Italie en matière de planification spatiale maritime, l’approche de l’Espagne concernant les énergies renouvelables en mer, les initiatives de la Slovénie pour faire face au changement climatique, ainsi que la première année d’expérience de la Grèce en tant que Partie au Protocole sur l’EES. Des pays du sud de la Méditerranée — Maroc, Égypte, Israël et Libye — ont également présenté leurs avancées juridiques et politiques dans le cadre de leur alignement sur les normes environnementales internationales. Le Centre d’activités régionales du PAP/RAC, en tant que composante de la Convention de Barcelone, a présenté les résultats de l’étude juridique sur l’intégration des EIE/EES transfrontalières dans le contexte de la Convention de Barcelone, ainsi que les conclusions de la réunion de consultation avec les pays méditerranéens.
Les discussions ont également porté sur le potentiel des évaluations environnementales et sociales ainsi que des évaluations stratégiques environnementales et sociales, en tant qu’outils prospectifs permettant de concevoir de meilleurs projets et d’aboutir à des résultats plus durables et inclusifs. Les participants ont souligné que des systèmes environnementaux et sociaux solides — fondés sur des pratiques d’évaluation efficaces — sont essentiels pour se conformer aux normes des institutions financières internationales, telles que le Cadre environnemental et social de la Banque mondiale et le Système intégré de sauvegarde de la Banque africaine de développement. Les synergies entre les exigences des institutions financières internationales et les obligations d’EIE et d’EES prévues par la Convention d’Espoo et son Protocole sur l’EES ont également été abordées.